L’atelier des pratiques théoriques est une association qui cherche à organiser le travail intellectuel et créatif d’une manière nouvelle, libre, collective et participative. Nous proposons des séminaires en ligne, conçus sur mesure autour des oeuvres et des thèmes étudiés, et avec une vision pédagogique chaque fois particulière et consciemment recherchée. Tout en prolongeant la rigueur intellectuelle des cours universitaires, nos programmes cherchent à les rendre plus potentiels à travers une ligne directrice créative et pratique de la part de l’instructeur, et une modalité de travail en petits groupes. Dans une lignée déconstructrice, nous affirmons la dimension quotidienne, méthodique, patiente, et donc pratique du travail théorique, ainsi que la profondeur réflective, conceptuelle, et donc théorique de toute ambition pratique. Toute initiative intellectuelle doit donc être replacée clairement dans le cadre de la question, du problème auquel elle se propose d’apporter une réponse. Cette problématique offre une direction stable pour les échanges, et oriente chaque groupe vers la constitution d’un projet unique.
SÉMINAIRES RÉCENTS
Séminaire Thème proposé par Samuel Buchoul.
Projet et rencontre finales : Dans le style de Derrida écrivant “pour” Althusser, chaque participant sera invité à rédiger une lettre posthume, une “leçon” finale adressée à un professeur qui l’a marqué. Une rencontre physique sera envisagée autour du partage de ces écrits ; l’événement sera discuté et organisé avec le groupe.
9 séances de 3 heures.
Frais de participation : 40 €. Le paiement peut être effectué après la première séance.
Taille maximale du groupe : 6 participants.
OCT 2020-FEV 2021
Différer et disséminer : vers une pédagogie de la trace
SAVOIRS, INSTITUTIONS ET MÉTAPHYSIQUE DERRIDIENNE
Séminaire Thème proposé par Samuel Buchoul.
Derrida le pédagogue. Toute une génération ne se lasse d’en témoigner : les idées prenaient vie dans la bouche du penseur, et l’auditeur ne pouvait en ressortir indifférent. Derrida aura enseigné tout ce qu’il a pensé, faisant usage de ses séminaires hebdomadaires et de nombreuses invitations à conférences comme autant d’espaces d’expérimentations dans la formulation et la transmission de ses intuitions. A l’évidence, Derrida ne voyait pas l’enseignement comme le supplément pénible mais nécessaire de la création intellectuelle ; en témoignent, dès la fin des années 1970, ses multiples initiatives et efforts pour défendre l’enseignement de la philosophie au secondaire, et même en élargir sa portée. Mais bien que Du droit à la philosophie mette le doigt sur ces blocages institutionnels et leurs racines historiques, son effort ne va pas jusqu’à l’élaboration créative d’un nouveau type de pratiques. Il nous faudra peut-être alors revenir aux contributions de Nietzsche sur cet état de faits : Sur l’avenir de nos institutions d’éducation et Schopenhauer éducateur confirment la critique mais donnent aussi le ton pour la mise en œuvre d’une nouvelle approche. Dans l’élan de ses appels, nous pourrons alors revenir à la première période de l’œuvre de Derrida pour entreprendre de construire ce projet. Autour des quasi-concepts de différance, de déconstruction, de dissémination, nous nous laisserons tenter pour suggérer que Derrida propose encore une métaphysique, mais une métaphysique paradoxale, de la trace. Cette proposition fondationnelle nous permettra de renouveler une compréhension de son épistémologie. Ce réseau conceptuel reconstitué, nous pourrons enfin s’en inspirer pour nous essayer à la composition d’un nouveau genre de pratique pédagogique.
Me 21 Oct | Le procès de mes profs Derrida, Du droit à la philosophie (“Privilèges. Titre justificatif et Remarques introductives” ; “Qui a peur de la philosophie ?”) |
Me 4 Nov | “La philosophie peut-elle s’apprendre ?” A l’assaut de l’univerticalité Derrida, Du droit à la philosophie (“Transfert Ex Cathedra : Le langage et les institutions philosophiques”, “Mochlos : l’oeil de l’université”, “Annexes”) |
Me 18 Nov | Apprendre : à parler l’étranger Nietzsche, Sur l'avenir de nos institutions d'éducation ; Derrida, Otobiographies |
Me 2 Dec | La classe des génies Nietzsche, Schopenhauer Éducateur ; Généalogie de la Morale (Deuxième Dissertation) |
Me 16 Dec | La connaissance comme trace Proposition 1 Derrida, De la grammatologie |
Me 6 Jan | La pédagogie comme sensibilisation Proposition 2 Derrida, Marges de la philosophie ("La différance") |
Me 20 Jan | L'enseignement comme jeu Proposition 3 Derrida, L'écriture et la différence ("La structure, le signe et le jeu") |
Me 3 Fev | L'enseignement comme performance, le cours comme oeuvre Proposition 4 Derrida, L'université sans condition |
Me 17 Fev | L'enseignement comme soin initiatique Proposition 5 |
Projet et rencontre finales : Dans le style de Derrida écrivant “pour” Althusser, chaque participant sera invité à rédiger une lettre posthume, une “leçon” finale adressée à un professeur qui l’a marqué. Une rencontre physique sera envisagée autour du partage de ces écrits ; l’événement sera discuté et organisé avec le groupe.
9 séances de 3 heures.
Frais de participation : 40 €. Le paiement peut être effectué après la première séance.
Taille maximale du groupe : 6 participants.
OCT-DEC 2020
La prétention révolutionnaire et ses vanités
DÉCONSTRUIRE LA RÉPUBLIQUE (1)
UNE LECTURE DE LA MORT DE DANTON (G. BÜCHNER)
Séminaire Oeuvre proposé par Laurie Haffas.
La République est un mot d’ordre qui ne cesse de se réaffirmer comme indépassable et incontestable. Elle cristallise l’union sacrée de l’Etat et de la Démocratie, et ne se lasse pas de s’imposer sous toutes les formes et dans tous les comportements. Cette évidence doit toujours être performée, voire défendue contre ses ennemis, dont la limite et l’extension semblent pourtant bien floues. Pour tenter d’aborder cette question de manière plus critique, on se proposera d’entamer un décentrement à partir de la tradition allemande. Celle-ci s’est montrée particulièrement intéressée à l’analyse du phénomène républicain, dès son émergence, et l’a évalué continuellement, de Fichte à Arendt, à l’aune d’une tradition politique bien différente : admiration pour la Révolution Française de 1789, effroi devant la Terreur de 1793, désir de République sous l’Empire wilhelminien, émergence tumultueuse de la République après la Première Guerre Mondiale. Commencer par étudier La mort de Danton (1835), l’oeuvre théâtrale de Georg Büchner, c’est dès lors s’attacher à un monument de la relecture allemande de la Révolution Française. Contribution majeure de l’auteur du “messager hessois” (Der hessische Landbote, 1834), texte fondationnel du socialisme allemand et du mouvement Jeune-Allemagne qui influencera notamment le jeune Marx, la pièce nous intéressera à la fois du point de vue de ses qualités strictement littéraires, mais aussi pour sa portée théorique quant à l’appréhension du phénomène révolutionnaire en situation allemande (notamment à travers les références appuyées à l’épicurisme, à Thomas Paine et à Hegel). La mise en scène de la Révolution Française par Büchner devra donc nous permettre de déployer des angles d’analyse pour appréhender la République autrement que comme un concept indépassable et un impératif péremptoire, et de frayer une première voie en vue de sa critique.
Lu 26 Oct | Pourquoi lire Büchner pour comprendre la Révolution ? Texte complémentaire : Le messager hessois (G. Büchner) |
Ma 27 Oct | Lire Büchner. La mort de Danton : engrenage ou exposition ? La mort de Danton (G. Büchner), Actes 1 et 2 |
Me 28 Oct | Lire Büchner. Dans l’attente de la mort : Patienter et méditer sur la révolution La mort de Danton (G. Büchner), Actes 3 et 4 |
Ma 3 Nov | Le Théâtre révolutionnaire : quelles grilles d’analyse ? |
Ma 10 Nov | Personnaliser les raisonnements : Hegel en Robespierre ; Danton en Epicure ; Pay-i-ne. Extraits complémentaires : Hegel, Epicure, Paine |
Ma 17 Nov | Retomber sur le plancher des vaches : le peuple comme choeur Extrait complémentaire : Sénèque |
Ma 24 Nov | Choisir entre Danton et Robespierre ? Sur la vertu. |
Ma 1 Dec | Poétiser l’existence. Les révolutionnaires : ridicule ou noblesse ? |
Approche. Le groupe se retrouve aux dates indiquées, à 20h (heure de France métropolitaine) pour un appel vidéo sur Zoom. Les trois premières séances dureront deux heures, et les cinq suivantes, trois heures. La séance préliminaire sera consacrée à une contextualisation du texte de Büchner et de l’hypothèse au coeur de ce séminaire : en quoi la critique allemande de la Révolution Française est-elle pertinente pour questionner notre idéal républicain ? Nous chercherons ensuite à organiser une lecture double de la pièce de l’auteur. Dans une première phase, une lecture qui s’attachera à un commentaire stylistique et cursif revenant sur le déroulé de la pièce et sa construction, par le biais d’une modalité de travail en pédagogie inversée. Ensuite, une seconde phase durant laquelle sera exploré un parcours thématique sur la proposition de l’instructrice. Ce programme est le premier d’une série de séminaires sur le thème “Déconstruire la République”.
Projet final : Pasticher Büchner, pasticher les révolutionnaires ? Lors de la dernière séance du séminaire, il sera proposé aux participants de partager leur réponse à la question suivante à la façon des protagonistes du texte de Büchner, soit sous la forme d’une tirade : “Les révolutionnaires : ridicule ou noblesse ?”
8 séances pour un total de 21 heures.
Frais de participation : 31 €. Le paiement peut être effectué après la première séance.
Taille maximale du groupe : 6 participants.
Approche. Le groupe se retrouve aux dates indiquées, à 20h (heure de France métropolitaine) pour un appel vidéo sur Zoom. Les trois premières séances dureront deux heures, et les cinq suivantes, trois heures. La séance préliminaire sera consacrée à une contextualisation du texte de Büchner et de l’hypothèse au coeur de ce séminaire : en quoi la critique allemande de la Révolution Française est-elle pertinente pour questionner notre idéal républicain ? Nous chercherons ensuite à organiser une lecture double de la pièce de l’auteur. Dans une première phase, une lecture qui s’attachera à un commentaire stylistique et cursif revenant sur le déroulé de la pièce et sa construction, par le biais d’une modalité de travail en pédagogie inversée. Ensuite, une seconde phase durant laquelle sera exploré un parcours thématique sur la proposition de l’instructrice. Ce programme est le premier d’une série de séminaires sur le thème “Déconstruire la République”.
Projet final : Pasticher Büchner, pasticher les révolutionnaires ? Lors de la dernière séance du séminaire, il sera proposé aux participants de partager leur réponse à la question suivante à la façon des protagonistes du texte de Büchner, soit sous la forme d’une tirade : “Les révolutionnaires : ridicule ou noblesse ?”
8 séances pour un total de 21 heures.
Frais de participation : 31 €. Le paiement peut être effectué après la première séance.
Taille maximale du groupe : 6 participants.
Frais de participation. Nos frais d’inscriptions aux divers séminaires sont conçus afin de permettre des conditions de travail optimales, tout en souhaitant rester abordables pour tous les publics. Nous avons établi la base tarifaire à 1.5 euros par heure de programme. Ces frais permettent essentiellement de financer les outils techniques utilisés par l’association (site, serveur, abonnement Zoom), l’achat des livres numériques partagés avec les membres de chaque programme, les frais de transports occasionnés par divers membres lors de la rencontre physique de fin de séminaire, et le cas échéant, d’offrir un revenu symbolique à l’instructeur.